la minute de silence
théâtre

Claude-Henri Buffard

Marthe s’en va. Elle n’a pas le choix. Et elle s’en va maintenant parce qu’elle ne sait plus faire la part des choses, entre sa peur au ventre, les propos rassurants des uns et des autres, la trahisons, l’amour. Soudain, pour elle, cela devient une question de minutes.

J’ai écrit La Minute de silence en 1991. Incité par Moïse Touré à traiter de l’impossible sujet de l’extermination programmée d’un peuple, j’ai longtemps cru que la fiction, le théâtre, la dramaturgie, les mots, par quoi j’avais tenté jusqu’ici de déchiffrer quelques mystères du monde, étaient soudain de bien trop légers outils. D’un côté, le théâtre qui est là pour ça, pour dire l’ineffable, de l’autre, la bonne vieille évidence que les mots sont les derniers à pouvoir prétendre traduire l’indicible et la scène la dernière à pouvoir prétendre à montrer l’inmontrable.


Claude-Henri Buffard

Autour de la pièce, la Compagnie Les Inachevés, laboratoire mobile de création, a mené des actions pédagogiques en liaison avec des collèges, des lycées, des théâtres et des scènes nationales.
54 représentations, scolaires et tous publics, ont été données depuis le mois de septembre 2007, à Tokyo et dans une douzaine de villes françaises.


Mise en scène : Moïse Touré
Avec par Dominique Laidet, Nathalie Nell, puis Sylvie Jobert